Quand quelque chose ne va pas, nous avons souvent tendance à nous demander ce que nous avons mal fait, ou ce que nous avons fait « pour mériter cela ». Parfois, on se dit que vraiment, ce n’est pas juste ou que décidément, on n’a jamais de chance.
Un statut de victime
Lorsque nous réfléchissons comme cela, nous prenons un statut de victime. Il s’agit d’une place passive, comme si nous n’avions pas de choix possible. Cette position de passivité nous maintient en attente. En attente que ça change. En attente que ça aille mieux. En attente d’un signe (magique) du destin. Tout se passe comme si nous subissions notre vie, sans avoir de choix possible.
Or, être responsable ne signifie pas être coupable. Et d’abord, coupable de quoi? Coupable de vivre? Coupable de faire des expériences ? De se tromper ? De tirer des leçons de ses échecs? Tout cela fait partie de la vie. Et aucune vie n’est lisse, sans obstacle, sans embûche. Et peut-être tant mieux!
Car, quelle fierté d’avoir surmonté une épreuve et de se sentir grandi(e)! Quelle satisfaction de venir à bout d’un problème qui semblait si compliqué! Surmonter les obstacles nous aide à prendre plus confiance en nous. Il est donc question de les affronter, et pas de les contourner.
Les difficultés que nous rencontrons nous amènent à trouver en nous des ressources que l’on ne soupçonnait même pas…
Être responsable
Mais que signifie donc « être responsable »?
J’ai beaucoup appris de mon coach et mentor, Martin, qui fait un petit détour par la langue anglaise pour nous aider à y voir clair.
« Response » (= réponse) – « able » (= capable)
Response able = être capable de réponse.
Et cette vision change la vie ! Car voir la responsabilité comme une capacité de répondre à telle ou telle situation va nous sortir du statut passif de la victime.
En effet, être responsable ne signifie pas que nous sommes coupable de la situation qui se présente à nous, mais bien qu’il nous incombe de trouver des réponses possibles à ce qui nous arrive. Autrement dit «comment vais-je réagir à cette situation qui se présente à moi »?
Et là, nous avons plusieurs choix possibles, mais des choix que NOUS ferons et que nous pourrons alors assumer.
Réponse 1 : je ne fais rien et je me plains.
- OK, mais c’est un choix que je dois assumer. Rien ne saurait changer.
Réponse 2 : je reconnais que j’ai besoin d’aide.
- C’est un bon début. une bonne piste pour avancer. On n’a jamais dit, en effet, que nous devions trouver toutes les réponses par nous-même. Chercher de l’aide est une attitude responsable.
Réponse 3 : j’identifie quelqu’un qui semble s’y connaître dans cette situation et je lui demande conseil.
- De mieux en mieux! J’analyse la situation. Je prends mon destin en main!
Et si la personne ne me répond pas ? Et si elle ne veut pas m’aider ?
C’est toujours une possibilité, évidemment, mais à ce moment-là, on se rappellera:
- c’est son choix; pas le mien. Moi, je ne reste pas passif(ve) juste par crainte de la réponse de l’autre.
- au fond, n’y a-t- il pas autant (voire plus) de chances que la personne accepte ma demande? Sans demander, comment savoir?
- Il n’y a pas qu’une seule personne ressource. Un « non » doit plutôt être vécu comme la possibilité de découvrir quelqu’un d’autre, une ressource supplémentaire, plutôt que comme un échec personnel.
Être responsable, c’est donc (re)devenir conscient de ses choix. On n’est pas coupable de sa situation, mais on est capable de prendre des décisions pour la faire évoluer sortir du statut de victime nous aide à reprendre le pouvoir sur notre vie!
A votre tour...
Je vous invite à un petit exercice. Identifiez une situation qui vous a paru désagréable et dans laquelle vous vous êtes dit « mais c’est pas vrai … C’est encore pour ma pomme! »
Était-ce « à cause de vous » ou pas? Dans votre for intérieur, vous seul(e) savez si vous avez agi pour provoquer cette situation ou pas… Mais qu’importe ! La question n’est pas là, en fait!
La vraie question est: comment avez-vous agi en personne responsable ? Ou, pour le dire autrement, quelles pistes avez-vous envisagées pour vous sortir de cette situation?
- Aucune?
Vous êtes probablement enlisé(e) dans ce statut de victime. Il peut parfois sembler nous donner bonne conscience (« je n’ai jamais de chance ») mais dans la réalité, il nous emprisonne dans l’inaction, entraînant les ruminations et le mal-être grandissant.
- Une piste inefficace?
Ce n’est pas grave ! Vous avez essayé! Il n’y a pas qu’une seule piste possible pour trouver la solution adaptée. Un peu comme un enfant qui apprend à marcher ne se décourage pas la première fois qu’il tombe au sol, vous allez envisager d’autres pistes! L’action permet d’avancer. N’oubliez pas que vous avez le droit de demander de l’aide!
- Une piste qui a marché?
Vous devez vous sentir soulagé(e) d’être sorti(e) des embrouilles. Peut-être même fier(e) d’avoir surmonté cet obstacle seul(e) ou, à l’inverse, reconnaissant(e) d’avoir pu compter sur quelqu’un qui vous a épaulé(e). Peut-être vous sentez-vous heureux(se) d’avoir découvert que vous pouviez compter sur une personne que vous ne pensiez pas être une personne ressource pour vous.
Rappelez-vous toujours : être responsable, c’est faire le premier pas. Je quitte le statut de victime. Je n’attends plus que les choses changent où arrivent. Je les provoque. Je reprends le pouvoir.
« Changer n’est pas nécessairement confortable! Ce n’est pas pour autant que ce n’est pas pertinent » (Thomas D’Ansembourg)
« La folie, c’est de faire la même chose en attendant des résultats différents. » (Albert Einstein)
Et vous ? Quand et comment comptez-vous reprendre le pouvoir sur vous-même ?
Tout changer? Sûrement pas…
Pas besoin de tout chambouler pour opérer du changement. Peut-être êtes-vous démoralisé(e) par l’ampleur du changement que vous aimeriez opérer, ce qui vous garde dès lors dans l’inaction.
Que penser du fait de commencer par UN (petit) changement? On ne vous demande pas d’être parfait. (D’ailleurs qui l’est ?). On vous propose de commencer à répondre adéquatement à vos besoins en identifiant une première petite chose que vous pourriez modifier. Une fois que cette chose sera modifiée, vous pourrez constater les implications et vous pourrez décider dans changer une autre.
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid », disait ma grand-mère. Envisagez donc un changement à la fois, et visez de grandes transformations en cumulant les petits objectifs. Step by step ! 😊
Valérie Duchêne